De plus en plus de MRE actifs exercent dans des professions scientifiques, intellectuelles et managériales très qualifiées. Ce qui constitue une aubaine pour le Maroc qui connaît une importante mutation dans de nombreux domaines, nécessitant davantage de compétences.
Le Maroc est classé au 3e rang mondial avec 17 % en termes de taux d’émigration des compétences qualifiées. Environ 17 % des Marocains résidant à l’Étranger (MRE) actifs exercent dans des professions scientifiques, intellectuelles et managériales très qualifiées. De même, 54 % des MRE s’activent dans des emplois intermédiaires dans des domaines tels que l’enseignement, la santé, la communication, la gestion et le commerce, alors que les postes sans ou à basse qualification ne représentent plus que 28 % de l’effectif. Ce sont là des chiffres dévoilés par le ministère chargé des MRE lors d’une rencontre organisée récemment à Casablanca sur «La recherche et l’innovation au service du développement industriel au Maroc : quel rôle pour les compétences marocaines à l’étranger?».
Première conclusion à tirer de ces statistiques est que les Marocains qui vivent ailleurs montent en compétences. En fait, l’on est loin de ce passé où le Marocain à l’étranger occupe spécialement des emplois banals, peu qualifiés ou sans qualification.
Et la deuxième conclusion à tirer de ce constat est que cette transformation constitue une vraie aubaine pour le Maroc qui connaît une importante mutation dans de nombreux domaines, ce qui nécessite davantage de compétences. En fait, le pays s’est doté d’une multitude de stratégies sectorielles (agriculture, industrie, logistique, tourisme, nouvelles technologies de l’information…), dont il est d’ailleurs en train de revoir la dimension, à l’instar du tourisme et de l’industrie et les NTI. De même, le Maroc a lancé d’importants projets d’infrastructures et d’aménagement qui ont besoin des compétences pointues pour les piloter et les réaliser (TGV, programme solaire notamment à Ouarzazate, Tanger-Med II et autres nouveaux ports, Nador West Med, Marchica, projets de tramway et métro, ponts à haubans…). D’ailleurs, cette dynamique a pu attirer des compétences étrangères, notamment africaines, mais également d’autres nationales, y compris européennes qui trouvent parfois le Maroc plus attractif que leurs pays, vu ce contexte de crise et la résistance du Maroc. Alors pourquoi pas les compétences marocaines qui ont d’ailleurs d’autres motivations à retourner au pays pour le faire profiter de leur expertise et savoir-faire tout en bénéficiant, en contrepartie, des atouts qu’il leur offre ?
Pour le ministère chargé de la diaspora marocaine à l’étranger, c’est déjà le cas, mais d’une manière insuffisante, ce qui nécessite d’autres efforts pour renforcer cette tendance.
En fait, les compétences scientifiques expatriées participent fortement aux transferts inverses au profit du Maroc notamment dans les domaines de la formation et de la recherche, a indiqué le ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des MRE, Abdellatif Maâzouz, dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général du ministère, Abdelfetah Sahibi, lors de cette rencontre, notant que sur le plan de l’investissement et de la création de l’emploi, l’apport de la diaspora se révèle essentiel. Mais, on peut faire nettement mieux, d’après le ministre qui estime que «si le Maroc est classé au 3e rang mondial, avec 17 % en termes de taux d’émigration des compétences qualifiées, il est certain qu’une politique efficace de mobilisation des compétences peut ralentir cette évasion et même en inverser la tendance en la rendant plus profitable au Royaume».
Source"Matin"