De la chlorophylle au microscope
Les études de botanique mènent à diverses professions en contact plus ou moins
étroit avec le monde végétal et au contenu extrêmement variable.
Celle de chercheur botaniste comporte deux composantes majeures, le travail sur le
terrain et les activités de laboratoire.
Le travail au contact de la nature, ce que dans la profession on appelle les missions,
est une facette essentielle du métier, bien qu'il n'en constitue qu'une partie réduite
dans le temps (en moyenne, une mission par an de 1 semaine à 2 mois). Il consiste surtout
à établir, aussi bien en France qu'à l'étranger, le plus souvent à la demande des
autorités locales, des inventaires floristiques, la cartographie botanique d'un lieu ou
des observations sur le vif (biologie florale, croissance, etc.). De nombreuses régions
restent, en effet, mal connues sous l'angle de leur flore car lointaines ou d'un accès
difficile, et par manque de spécialistes autochtones. En outre, même dans des contrées
proches et d'un accès aisé, il est nécessaire de recenser régulièrement les espèces
végétales, ne serait-ce que pour mieux appréhender les invasions ou les régressions
d'espèces occasionnées par la pollution et l'intervention humaine.
Ce travail sur le terrain demande une longue préparation en amont et implique, en
aval, un processus tout aussi long d'exploitation des données.
Cette phase d'exploitation, c'est le travail en laboratoire. Il consiste à effectuer
des vérifications, à décrire, à classer, à rédiger et à constituer des réserves,
des herbiers, des collections, à procéder à des mises en jardin, des mises en serre...
Comme tout chercheur, le botaniste doit lire et alimenter régulièrement par ses
publications la littérature spécialisée et présenter ses résultats dans les colloques
et les congrès.
En fonction de son statut et de l'organisme où il travaille, le chercheur peut
également avoir à enseigner ou à réaliser des tâches d'ordre administratif.
Tradition et modernisme
Par l'alternance entre le terrain et le laboratoire, la profession de botaniste
conjugue mobilité et sédentarité. Mais qu'il soit dans son bureau ou en déplacement au
coeur de la nature, le chercheur jouit de la même autonomie et ne se conforme pas à des
horaires précis.
Si le travail sur le terrain a peu évolué dans son contenu depuis l'époque des
pionniers, l'activité en laboratoire, en revanche, a été profondément transformée par
l'arrivée de l'informatique et le recours croissant à des techniques sophistiquées, en
particulier les statistiques multivariées. La spécialisation est moins poussée en
botanique que dans d'autres domaines de la recherche. Lorsqu'elle existe, elle porte soit
sur une famille botanique, soit sur une région ou une zone climatique.
Pour devenir botaniste, on doit d'abord aimer la nature et le travail sur le terrain et
donc accepter les déplacements qu'il impose. Il faut avoir aussi le sens des
responsabilités vis-à-vis de l'environnement.
Sur le terrain, les qualités d'observation sont primordiales. De façon plus
générale, on attend du chercheur rigueur d'esprit, patience, souplesse, une certaine
dose de pragmatisme et, avant tout, qu'il soit honnête sur le plan intellectuel.
Mais le métier ne peut être exercé efficacement sans posséder des connaissances
approfondies en botanique, en particulier en floristique, et en zoologie (ou biologie
animale).
Au sein de ces deux grandes disciplines, il est demandé un savoir particulièrement
étendu en écologie et en systématique (science de la classification hiérarchisée des
êtres vivants).
Une promotion au mérite
Les perspectives de promotion des botanistes ne présentent aucune spécificité par
rapport à celles des autres chercheurs. Dans ce domaine, comme dans le milieu
scientifique en général, c'est la qualité du travail, telle qu'elle apparaît surtout
dans les publications, qui favorise l'avancement.
Lorsqu'ils s'engagent dans des carrières en relation moins étroite avec leur
formation, les étudiants en botanique réussissent bien car ce sont généralement des
personnes très motivées.